vendredi 28 octobre 2011

L’appel des pommes à la résistance

La pomme verte et rouge façon « fluo kid » et bien ronde façon « boule à facette » n’a plus de beaux jours devant elle. En effet, plusieurs médias (Arte et Sc

ience et Vie notamment) montr

ent du doigt l’utilisation massive des traitements sur des pommiers déjà fatigués. En effet, entre 1997 et 2007, le nombre de traitements est passé de 28,1 en moyenne à 35,4 par an (pouvant aller jusqu’à plus de 60 pour des pommiers fragiles). Soit une augmentation de 20% en dix ans !

Alors que cette même pomme n’a augmenté que de 2% pour le consommateur entre 2001 et 2006 (Source : SNM / 2001-2006)… cherchez l’erreur!

Des pommes toujours plus rondes, toujours plus vertes, oui mais pourquoi ? Rentrer dans un standard du consommateur ? Quel consommateur ? Quelle consommation ? Et surtout quels impacts pour l’agriculteur, les locaux et le mangeur de pomme ?

Ce court article essaye de donner un état des lieux de la culture de la pomme en analysant les interdépendances de ce mod

e d’agriculture intensif avec les servi

ces re

ndus et utilisés par les milieux naturels…

Mais que sont ces services dis écosystémiques? Ce sont les services rendus par les milieux naturels (les forets, les marais, les lacs, les prairies etc.) aux mécanismes de création de valeur du monde dans lequel nous vivons (fabrication, transport, consommation, gestion des produits qui régissent notre économie).

Ce sont ces mêmes services qui permettent la récolte des pommes (les abeilles pollinisent les fleurs de pommier, la pluie irrigue les pommiers, les haies alentours permettent d'offrir des habitats aux ravageurs des pommiers etc.) mais qui ont été subitement oubliés à

l’arriv

ée des pulvérisations magiques.

Est utilisée ici la méthodologie ESR ( Ecosystem Service Review) développée par le WRI

(World Ressource Institute).



En attribuant la valeur de 1 pour un impact ou dépendance forte, la valeur de 0,5 pour un impact ou dépendance moyenne et la valeur 0 pour un impact ou dépendance nulle, une belle pomme se dessine alors.

Une première observation frappe immédiatement : une très grande partie des services sont impactés. Plus de 40% des services principaux présentent une dépendance moyenne à forte avec la culture de pommes intensives. Et surtout 70% des 27 services principaux identifiés par le WRI, sont fortement impactés par la culture des pommes… Ces mêmes services qui seraient si utiles à ces mêmes producteurs mais à un panel d'utilisateurs locaux (autres agriculteurs, habitants etc.)

Tous ces services sont utilisés par des parties prenantes locales et même nationales. Dans un premier temps, les agriculteurs locaux ne peuvent plus profiter des services rendus par les écosystèmes pour exercer leur métier dans des conditions les moins chimiques possibles (en remplaçant le moins possible les services écosystémiques par des substituants artificiels).

Les riverains ne profitent également plus des services rendus par une vie à la campagne (air pur, loisirs, jardinage etc.)…

La liste est longue et cette première analyse montre l’importance d’effectuer une analyse poussée pour connaitre le véritable impact sur chaque service, quelles conséquences pour le futur des agriculteurs et de toutes les parties prenantes autour de la culture de la pomme ?

Quels couts pour la société, le consommateur et ces mêmes agriculteurs ?

Externalités (environnementales et sociétales) il y a, coûts externes internalisés il y aura …

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