mardi 17 janvier 2012

Une voiture ou un enfant ?


La population mondiale vient de célébrer le passage à 7 milliards d’êtres humains, 12 ans à peine après que le 6 milliardième terrien ne voie le jour.  Si le taux de fertilité continue à être aussi haut, nous devrions être 10 milliards dès 2045.  L’incertitude sur notre concentration future est grande (en ajoutant ou retirant 0,5 au taux de fécondité, on obtient des projections pour 2100 aussi allant de 6,2 à 15,8 milliards d’êtres humains), mais il y a fort à parier que l’on doive bientôt utiliser 11 chiffres pour nous compter tous. Est-ce raisonnable ?  Une question à la fois taboue et polémique !

On sait aujourd’hui que le pasteur Malthus s’est trompé, oiseau de mauvaise augure qui expliquait au début du 19ième siècle que la croissance de la population serait régulée d’elle-même par le manque de ressources agricoles et des évènements catastrophiques qui en résulteraient.  En effet le Royaume-Uni qu’il prenait pour exemple a vu sa population sextupler depuis la mort de Malthus, et les « catastrophes démographiques » prédites ont pu être évitées, notamment grâce aux améliorations agricoles, puis grâce au machinisme et à la médecine. Depuis 1950, a population mondiale a triplé, mais la production agricole mondiale a triplé elle aussi, et le PIB mondial a été multiplié par huit.


Les autorités y voient avant tout un problème économique. Une démographie galopante impose un partage des ressources naturelles, et le PIB par habitant et le niveau de vie moyen est réduit d’autant.
Certains pays en développement l’ont compris, et après avoir proposé des grille-pain, des postes de radio ou des mixeurs à légumes, les autorités du Rajasthan (état du nord-ouest de l’Inde) en sont à offrir des voitures (les fameuses Tata Nano) à tout jeune homme volontaire pour une vasectomie!
Depuis les années 70, la Chine va plus loin en interdisant les mariages avant 22 ans, et en développant l’avortement et parfois la stérilisation dans les villes et les campagnes, au nom de la fameuse « politique de l’enfant unique ». Avec succès, le ministère des politiques familiales ayant récemment estimé que la population chinoise serait de 2,1 milliards aujourd’hui sans ces méthodes.
Les autorités religieuses, à commencer par les catholiques, sont très hostiles aux politiques démographiques, c’est une raison de la moindre prise en compte du problème par les pays d’Afrique ou d’Amérique du Sud.
An Afrique par exemple, ou les déserts d’étalent, la population va encore tripler d’ici 2100, et sera alors trois fois plus importante que la population européenne. On voit mal comment la Tanzanie par exemple pourrait supporter 140 millions d’habitants d’ici 2100 ans, comme les projections l’indiquent.

Ce n’est pas le manque de nourriture qui menace nos enfants, et pour cause, la question de la limite de production n’est plus nationale comme sous Malthus, mais s’est étendue à la planète entière avec la mondialisation.
Les experts estiment qu’on pourrait produire encore deux fois plus sur la planète. Et la Terre compte aujourd’hui plus de personnes en surpoids (1,6 milliards) que de  sous-alimentés (un milliard).
Mais le problème est plus fondamental : Aujourd’hui c’est plutôt l’appauvrissement des sols et la réduction des nappes phréatiques qui menacent notre sécurité alimentaire. Et c’est surtout les changements structurels difficilement réversibles : réchauffement de la planète, déforestation, désertification..., qui pourraient créer les conditions d’une «catastrophe démographique » malthusienne : Guerre de l’eau ? Virus ? Accident nucléaire ? Migrations climatiques ???
           
Désormais les scientifiques admettent que la régulation démographique devra intervenir, mais notent aussi qu’il est possible qu’elle s’effectue par la méthode douce, comme en Europe, où la transition démographique s’est totalement achevée il y a 30 ans et où les populations cessent de croitre. C’est si les autres pays ne réduisent pas leur cadence démographique, ce seront probablement eux qui en souffriront les premiers. 
Mais c’est surtout les riches carnivores et énergivores qui s’accaparent les ressources planétaires qui sont mis en cause. L’Afrique aujourd’hui n’est responsable que 2% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Les pays développés doivent sérieusement réduire leur impact écologique, et les pays en développement ne doivent pas chercher à imiter leurs consommations! La réponse des hommes à la terre doit être globale. Et la pire des solutions est de commencer à offrir des voitures aux personnes stériles !

A moins que… à moins que nous ne découvrions d’autres planètes pleines de ressources. Ou à moins que les extraterrestres nous anéantissent !

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