mercredi 25 janvier 2012

EI : Ecologie Industrielle ou Economie Innovante

Qu’est-ce que l’écologie industrielle dans la nébuleuse des expressions entourant ce concept où l’on parle de symbiose industrielle, d’ingénierie écologique, d’écosystème industriel, d’éco-parc, de métabolisme,… ?

L’écologie industrielle appelle à rationaliser les processus industriels via quatre mots d’ordre : optimiser, synergie, réutiliser et valoriser.

L’exemple historique de Kalundborg illustre bien l’application de ces préceptes. En réunissant 6 industries, la ville de Kalundborg a montré qu’il était possible d’optimiser les flux industriels en utilisant les flux sortants (déchets) des uns pour les transformer en flux entrants pour d’autres. Le développement d’une telle synergie entre industries différentes met en lumière la façon dont les flux peuvent être valorisés.

Cette initiative prouve que la production n’est pas forcément linéaire mais peut être abordée sous forme de cycle dans une vision systémique, à ce titre on peut donc parler d’écosystème, de symbiose ou de métabolisme. Depuis lors on assiste à la création d’un nombre grandissant de parcs eco-industriels tentant de reproduire ce type de modèle (plus d’une trentaine d’initiatives en France).

Cette définition induit d’autres interprétations/stratégies comme la mutualisation (gestion collective des déchets par exemple), le partage d’équipement ou de ressources, la création de nouvelles activités (vis-à-vis de nouvelles ressources identifiées ou le traitement de sous-produits) ou encore la dématérialisation de l’économie…

Arrêtons-nous sur ce dernier point : parler de dématérialisation de l’économie à travers l’écologie industrielle signifie réduire les flux totaux de matière tout en assurant des services au moins équivalents. Cela revient à augmenter la quantité de service par unité de matière. Ainsi l’on peut parler d’économie de la fonctionnalité. On ne voit plus un produit en tant que produit mais via ce qu’il apporte comme utilité à l’usager, la fonction qu’il remplit.

L’un des exemples le plus connu de l’économie de la fonctionnalité est celui des photocopieurs. Au lieu d’acheteur un photocopieur l’usager peut simplement payer la copie. Ainsi on rémunère l’utilisation et non plus l’objet en lui-même. De même des pneus peuvent être « loués » en fonction du kilométrage effectué plutôt qu’achetés. De cette manière l’industriel aura plus intérêt à fabriquer des produits durables puisque son modèle économique repose sur l’utilisation la plus efficiente de ceux-ci.

Ces exemples représentent un changement de paradigme au regard de l’activité industrielle et de l’économie. Néanmoins ils ne constituent que des exemples et laissent donc une large place à de nouvelles illustrations des idées évoquées ici. (voir notamment l’appel à manifestations d’intérêt de l’Ademe portant sur les « Biens et services éco-conçus et écologie industrielle »).

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