vendredi 24 juin 2011

"C'est quoi la voiture verte?"


La semaine dernière c'était la répétition générale avant TEDxBrussels au Mircosoft innovation Centre : Les journées Innov@mic.
Un public important et bigarré s'est retrouvé à écouter une foule d'interventions innovantes et inspirantes. Vidéos en ligne bientôt (dont celle sur mon intervention que je décrirai dans un prochain post).

L'un des intervenant, parlant avec brio de business model génération, et faisant notamment référence à l'excellent bouquin éponyme, a interpellé le public sur "C'est quoi la voiture verte?":

Votre serviteur s'est empressé de répondre le Vélo, mais bien entendu, l'orateur voulait nous vanter la pertinence du modèle économique de Better place, ce concept qui permet de changer de batterie en quelques minutes en placant votre voiture sur un mont levant, histoire de garantir, sur base d'un réseau dense, une mobilité sur les plus longues distances possibles.

Certes, Better Place est peut-être une solution pour allonger l'autonomie des véhicules électriques, mais mon poit est que les véhicules électriques ne sont certainement pas le "mode de déplacement accessible au plus grand nombre, économique et non polluant pour déplacer les personnes".

Cet exemple, qui se voulait une innovation marquante pour faire entrer la durabilité des déplacements dans le 21è siècle continue de se heurter aux limites productivistes du système : faire plus de km avec d'autres véhicules, un peu moins polluant mais, dans le même temps, garder un véhicule thermique "au cas où" (par exemple).

A côté de ces initiatives très technologiques, d'autres boîtes bossent pas mal sur les concepts de mobilité alternative, et osent repenser la voiture dans un contexte plus général.
Les services de mise à disposition de véhicules (voiture ou vélos) se professionnalisent grandement et, surtout, développent des images perçues nettement plus attractives depuis quelques années.
Par exemple, peut-on comparer une initiative comme Cambio (pionnière en la matière qui met un pool de voitures à disposition des populations urbaines dans des parkings réservés) avec ses consoeurs britanniques WhipCar ou française Livop qui visent tous les 2 à faire de la première voiture que l'on croise dans la rue une voiture partagée ?

A l'heure des crises économiques à répétitions, du creusement du fossé entre les classes sociales, je préfère à titre personnel engager la durabilité vers une amélioration des modes de vie POUR TOUS plutôt que de poursuivre une innovation par écrémage positionnel (ie. c'est vert, donc c'est cher, donc c'est pour les plus nantis, et quand on sera suffisamment nombreux, les économies d'échelle pourront voire le jour). Ce modèle capitalistique de l'innovation verte, qui ne s'adresse qu'à max 15% du marché risque de voler en éclat lorsque l'idée que le vert peut être bon marché aura fait son chemin.... Les stratégies de partage des biens peu utilisés à plusieurs et de passage d'une économie de la possession à une économie d'usage ont débuté et devraient continuer à faire des petits qui viendront tailler les croupières dans grands acteurs institutionnels qui ne voient pas la transition actuelle comme un risque.

Par contre, curieusement, peu de business ont été créés sur la réduction du besoin de mobilité. Pourtant le gisement est TRES important. il faudra probablement que celui)ci soit adressé par des acteurs économiques non impliqués dans le monde des déplacements : ces derniers ont trop à y perdre à court terme et le consommateur doit êut-être accepter de repenser globalement ses modes de vie.

N'hésitez pas à poster les initiatives de mobilité alternative qui vous semblent intéressantes pour alimenter les débats.

Fred



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