Bien sur, bien sur…2011 n’est pas encore une année révolue et il est encore bien tôt pour avoir du recul sur la météo de cette année ! Mais tout de même, nous sommes nombreux à nous interroger sur la météo observée en cette année 2011…Un hiver rigoureux, suivi d’un printemps estival, dont les conséquences sur l’agriculture ont été sévères, puis un été pourri, pluvieux comme un mois de novembre, et maintenant un été indien comme on les rêves…à quel type d’hiver auront-nous droit cette fois-ci ? Même si il est difficile – voire impossible – de prédire à quel type de temps nous serons confrontés dans les prochaines années, la météo encourue en 2011 est tout de même une première base de réflexion pour réfléchir aux conditions climatiques qui nous attendent dans les prochaines décennies. Bien qu’une année ne peut servir de référence pour inférer sur ce que sera le climat des futures années - à cause de la variabilité climatique, on pourrait très bien être dans une tendance au réchauffement depuis 50 ans et avoir une année plus froide que la normale – nous allons tout de même jouer le jeu et nous poser quelques questions.
Serait-on en train de vivre les prémisses de ce qui nous attend lorsque le réchauffement climatique sera une réalité quotidienne ? Bien qu’il soit toujours hasardeux de mélanger la climatologie - qui est la science qui s’occupe de l’évolution des climats à des échelles de temps qui se mesurent en siècles - et la météorologie, qui tente de faire des prédictions fiables à l’échelle de la semaine, il semble bien que 2011 nous donne un aperçu de ce que sera le climat au cours des prochaines décennies. En effet, si le réchauffement climatique qui nous attend sera global et se traduira par une élévation moyenne de la température de l’atmosphère de quelques degrés, au minimum deux ou trois à l’horizon 2100 (1,1°C au minimum si on prend en compte l’incertitude des simulations), ses conséquences seront très variables d’une région à une autre et se traduiront par des variations du temps plus prononcées qu’actuellement. Autrement dit, nous devons nous attendre à une recrudescence des évènements extrêmes, caractérisée par des épisodes pluvieux ou de sécheresse plus prononcés, plus soudains et plus fréquents. Cette météo capricieuse sera due au fait que l’essentiel de la chaleur atmosphérique sera capturée par l’océan et restituée dans différentes régions du globe en fonction des trajets des grands courants océaniques. Or nous savons que c’est la proximité de l’océan qui détermine le climat des régions côtières, où habiteront bientôt plus de 60 % de l’humanité. Ces régions seront donc diversement affectées par le réchauffement climatique selon la température des masses d’eau océaniques à proximité. Dans le cas de la Belgique par exemple, une modification du trajet ou de la température du courant marin appelé Gulfstream et qui réchauffe les eaux de l’Atlantique Nord-Est, aura une influence sur le climat de l’Europe de l’Ouest. Cette influence sera limitée car le Gulfstream joue une rôle moins important que le continent Nord-Américain sur notre climat, mais nous pouvons cependant nous attendre à une variabilité du climat plus importante, alternant des hivers très doux avec des hivers particulièrement rigoureux et des étés très secs ou très pluvieux selon la charge en chaleur/humidité que nous apportera le Gulfstream. Le réel défi du changement climatique pour les pays occidentaux n’est donc pas tant lié à l’augmentation moyenne de la température mais surtout aux variations brusques, imprévisibles et importantes des extrêmes inhérents au climat.
Lorsqu’on pense aux conséquences des changements climatiques, il faut donc bien comprendre que les impacts du réchauffement global seront avant tout régionaux, si pas locaux, et se traduiront par des changements des conditions météo locales. Etant donné que le travail des agriculteurs est fortement dépendant de ces conditions météorologiques au quotidien et de la progression des saisons en termes de température et de pluviosité, on peut craindre que leurs activités soient fortement affectées par des variations brusques du temps, ce qui se traduira par des conséquences financières et par des difficultés accrues pour les producteurs à s’assurer des revenus réguliers. Dans un autre registre, les rendements agricoles vont augmenter dans nos régions tant que le réchauffement ne dépassera pas 2 à 3°C mais diminueront fortement au-delà. Le réchauffement du climat aura aussi des conséquences sur les besoins en eau des agriculteurs, déjà confrontés à des pénuries de plus e plus fréquentes et qui verront leurs besoins augmenter fortement pour l’irrigation suivant la courbe des températures. A cela s’ajoute que, en raison des modifications de nos paysages et de l’urbanisation massive de notre territoire, celui-ci n’est plus en mesure de supporter certains épisodes climatiques extrêmes, comme en témoigne les récentes inondations dont la Belgique a fait les frais. Coulées de boues, dégradation de la voirie, dégâts aux habitations causés par des orages violents sont donc à prévoir et surtout à anticiper en repensant l’organisation de nos villes et campagnes.
Il est donc urgent de repenser nos territoires en fonction des impacts probables des changements climatiques, en travaillant avec la nature et non plus contre elle. L’élargissement des lits naturels des rivières et la réhabilitation des zones humides diminueront fortement l’ampleur des crues. La création de haies et le retour à un paysage bocager empêchera de nombreuses coulées de boues dans les communes rurales. Le développement de boisements d’âges diversifiés réduira la vulnérabilité de nos forêts aux tempêtes. La conservation des cordons dunaires littoraux protègera une zone riche en biodiversité et de haute valeur pour le tourisme que l’urbanisation massive n’a heureusement pas encore totalement détruit. Les solutions sont là, à notre portée, et il suffira d’un peu de courage politique pour les saisir et en faire profiter la collectivité…Ha, oui, c’est vrai…J’ai oublié de signaler qu’il n’y a pas de profits directs à en retirer…Et si on essayait quand même pour une fois ?
Temps: totalité des conditions atmosphériques (température et
humidité de l’air, pression, vitesse et direction du vent, nébulosité,
insolation, précipitations, …) qui prévalent en tout lieu à un moment
donné.
météorologie: branche de la physique du globe qui se
consacre à l’observation du temps et à l’étude des processus physiques
qui gouvernent son évolution à courte terme (de quelques heures à
quelques jours), notamment en vue de sa prévision.
Climat: distribution statistique des situations météorologiques qui se
présentent au cours de l’année et des âges (conditions moyennes +
extrêmes et variabilité).
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