mardi 30 août 2011

La semaine mondiale de l’eau à Stockholm




Chaque année à lieu à Stockholm la semaine mondiale de l’eau, organisée par l’Institut International de l’eau de Stockholm. Ce rendez-vous annuel est l’occasion pour de nombreux acteurs publics, privés et non-gouvernementaux de faire le point sur les dernières avancées dans le domaine de l’eau. Un thème différent est proposé chaque année afin de concentrer les débats autour d’une question importante. La thématique choisie pour 2011 est la place et la gestion de l’eau dans un monde de plus en plus urbain (http://www.worldwaterweek.org).

Factor-X a eut le plaisir d’assister à deux demi-journées de séminaires organisés par le Water Footprint Network dans le cadre de cette semaine mondiale de l’eau. La première demi-journée concernait la pérennisation de l’utilisation de la méthode de l’empreinte hydrique, c’est à dire la capacité des bénéficiaires à passer du bilan hydrique à une réponse stratégique sur une thématique donnée. Cette session a été l’occasion pour les participants de découvrir les dernières avancées dans l’utilisation de la méthode de l’empreinte hydrique et de se pencher sur les travaux développés par plusieurs entreprises comme The Coca-Cola Company et Natura Cosmeticos. Des initiatives publiques et gouvernementales ont également été passées en revue, notamment pour la province du Cap en Afrique du Sud et pour le bassin versant du Nil.

Cette première session a montré clairement l’intérêt de l’empreinte hydrique en tant qu’outil permettant aux entreprises et aux pouvoirs publics de développer une gestion plus raisonnable et donc plus durable des ressources en eau. L’empreinte hydrique peut ainsi renforcer les politiques publiques de gestion de l’eau ou les stratégies de type CSR pour les entreprises.

La seconde session présentait différents outils permettant de calculer l’empreinte hydrique. Parmi les outils présentés, citons Aquaduct, développé conjointement par The Coca-Cola Company et des experts universitaires, ou l’outil du GEMI «local water tool ». Cette session a été l’occasion pour Factor-X de découvrir de nouveaux outils de gestion de l’eau mais aussi de juger de la complémentarité des outils existants. Il semble en effet que rechercher un outil universel n’est pas toujours souhaitable et qu’il est plus judicieux de travailler avec des outils adaptés aux contextes des problématiques et aux objectifs des études, en combinant les avantages des différents outils pour répondre au mieux aux besoins des clients.

Enfin, et dans l’esprit qui anime Factor-X tous les jours, nous avons privilégié la solution « bas-carbone » pour assister à cet évènement, puisque nous avons suivi les deux sessions depuis Bruxelles en télé-conférence. Les deux sessions étaient en effet filmées et diffusées en temps réel sur le site du réseau 2degrees* (http://www.2degreesnetwork.com).

*2degrees est une des principales communautés virtuelles dans le secteur de l’économie durable et regroupe plus de 15.000 membres venant du secteur public et privé représentant plus de 6000 organisations présentent dans plus de 100 pays.

vendredi 5 août 2011

The End of Suburbia

Un petit peu de cinéma aujourd’hui avec quelques mots sur l’excellent documentaire The End of Suburbia.

The End of Suburbia est un documentaire réalisé en 2004 par Gregory Greene qui explore les conséquences de la fin des énergies fossiles bon marché sur les modèles de sociétés édifiées en Amérique du Nord au cours du XX siècle.

Le documentaire présente un éclairage complémentaire aux travaux passionnants initiés par Rob Hopkins sur les Villes en transition[i].

The End of Suburbia retrace l’histoire de l‘édification du mythe de « la ville à la campagne avec les services de la ville »méthodologiquement marketé au cours du XXème siècle en lien avec les aspirations à s’éloigner des villes de plus en plus industrielles afin de retrouver un cadre de vie plus « naturel ». En parallèle aux déplacements de populations viennent s‘installer en périphérie l’ensemble des activités, emplois et centres commerciaux.

Sur ces espaces peu densifiés le besoin de mobilité est grandissant, les transports en commun peinent à être rentables et le lobby des constructeurs automobiles s’attachent à ce que tout soit fait pour le développement du réseau routier et de son corollaire, le rêve américain ultime: la voiture individuelle pour tous

Au-delà du simple poste des déplacements, tout le modèle est fondé sur une énergie abondante et peu chère.

Passés sous silence par les médias nord américains, reflet de la société qu’ils desservent, et par les politiques, les signes annonciateurs de l’agonie annoncée de ce modèle sont déjà perceptibles : ainsi le fameux « blackout » de 2003 qui a laissé plus de 75 M de personnes sans énergie constitue pour le réalisateur les prémisses de la mise à jour des limites de productions de gaz naturel en Amérique du Nord.

Le documentaire s’interroge sur les conséquences de ces changements. Comment vont réagir les sociétés quand elles comprendront que le modèle de développement qu’elles ont considéré comme acquis et éternel doit être remis profondément en questions ? Quels hommes politiques sont prêts à remettre en cause ce schéma ? Quelles sont les implications au niveau international lorsqu’on sait que la politique américaine pour le XXI siècle définie par les néoconservateurs a fait de la sécurisation des sources d’énergie une de ses priorités ? Quelles seront les conséquences en interne pour les démocraties et les libertés de leurs citoyens?

Les périphéries des villes vont être en premier ligne face à ces changements et certains intervenants n’hésitent pas à avancer qu’elles seront les bidonvilles de demain en l’absence de plan B.

Dans un monde ou l’énergie devient un luxe, le documentaire conclut que nos modèles de développement vont devoir réapprendre à penser en petites structures, réapprendre à relocaliser, repenser tout simplement. Aucune énergie de quelque type quelle soit ne pourra soutenir notre modèle de croissance.

La tache est immense mais il n’y a pas de plan B.

“Irony is not a luxury we can afford any more That part of History is over, it‘s time to get serious”

Envie d'en découvrir plus ? la bande annonce est ici

Simon