Cher Monsieur Eerdekens,Ce message fait suite à la question parlementaire 478 à propos du poids des énergies éoliennes dont la retranscription des débats m'est parvenue par ailleurs.sachant que les chiffres annoncés ne sont pas ceux que j'utilise réellement, j'ai souhaité vous proposé une version actualisée de mes calculs.Ci joint ma réponse officielle pour vous confirmer que je maintiens mes chiffres originaux (ie pas ceux déformés par le lobby anti éolien). Ma vocation est de faire parler les chiffres en toute neutralité, c'est pourquoi ce message est également copié à MM. Nollet et Henry à titre d'information et de transparence.Remarque Liminaire : tous les calculs sont effectués à partir de données publiques uniquement. si l'on me conteste le fait que l'on dispose de donnée splus récentes, merci de les rendre publiquesDémonstration que mes ordres de grandeurs sont corrects en 2 temps : 1. région wallonne et 2. Royaume de Belgique1. Région WLa région Wallonne n'a plus publié de bilan énergétique officiel depuis 2009 http://energie.wallonie.be/fr/2009.html?IDC=7491 (oui vous avez bien lu ca fait 3 ans !!!)Dans ce document on voit p29 que les ENR ne représentent que 5,2% de la consommation d'énergie brute en RégionL'énergie éolienne représente 493 GWh PCi (p31) sur une conso intérieure brute de 193 000 GWh PCI, soit 0,25% de la consommation totale (je ne fais que lire les tableaux de chiffres officiels)pour vous faciliter le calcul, l'énergie éolienne représente donc 4,9 % des EnR.je maintiens donc mes chiffres et attend avec impatience la sortie des nouveaux bilans énergétiques wallons ainsi que la mise en oeuvre d'une véritable politique d'économies d'énergie globalisées pour éviter le scandale social qui va bientôt arriver : pour rappel, lorsque le baril de pétrole prend une hausse de 25 $, cela revient à payer une taxe CO2 sur nos énergies fossiles liquides d'environ 39 eur / tCO2...! et on chicane à imposer des taxes C et des indexations automatiques....Le CREDOC vient de sortir un rapport pour le MEDEF en France qui fait état que le coût des transports et du logement (accès à la propriété) pose des problèmes de mobilité des travailleurs pour plus de 40% des employés...2. Niveau BelgeSelon eurostat, nous disposons de chiffres pour la Belgique entière (Merci l'UE qui nous permet d'avoir une vision globalisée sur notre Royaume, sans eux c'est le chaos entre les 3 régulateurs régionaux, etc...)Conso d'énergie primaire 2010 : 61503 ktepPart des enr dans la consommation finale brute d'énergie : 4,6% en 2009Production brute totale d'électricité : 95,12 TWhAugmentation de la consommation totale d'électricité depuis 1999 : + 11 TWh, soit +13%Statbel fournit les chiffres de la production brute d'électricité dans le royaume (suffit de chercher avec les bons mots clés) http://economie.fgov.be/fr/statistiques/chiffres/energie/marche_energie/statistiques_energetiques/electricite/en 2009Production électrique totale : 91225 GWHProduction Eoliene TOTALE : 996 GWh soit 1,1% de la production électrique !!!en Bref, en 2009, l'énergie éolienne couvre 10% de l'augmentation des besoins de notre consommation d'électricité seule depuis 1999 ! Je vous laisse deviner par quoi est produite le solde ....si on prend l'éqiuvalence électrique standard 1000 MWh = 86 tep, alors on voit que la production éolienne = 1000 GWh soit, 86 000 tep = 86 ktep /61503 ktep et je retombe sur la part de l'éolien Belge dans la consommation d'énergie totale Belge, soit 0,14% environ.3. Conclusion et propositionJe vous remercie de la question parlementaire qui a été pour moi l'occasion de mettre à jour certains chiffres anciensL'ambition que nous devons tous porter actuellement est la réduction de la consommation énergétique et non la promotion des renouvelables.Trop d'argent a été galvaudé dans ce secteur, avec une efficacité environnementale associée relativement faible. il est temps que cela change et rapidement.Je suis disponible pour discuter avec le ministre de son interprétation des chiffres mais je refuse que l'on me rabaisse en supposant que je compare des pommes avec des poires !Par ailleurs je propose aux ministres de l'énergie Fédéraux et régionaux d'organiser un débat contradictoire public à la chambre sur le sujet auquel je me ferai une joie de participerJe suis bien entendu preneur de la publication des chiffres complets 2010 afin de pouvoir actualiser mon argumentaireen espérant avoir éclairé votre lanterne.Salutations cordialesCette page vise à recueillir vos commentaires et réactions. A mes yeux, il ne fait aucun doute que l'heure est venue de faire des choix douloureux, y compris de réorienter massivement les mécanismes publics et les réglements qui ponctionnent de l'argent dans les poches de chacun pour les distribuer à quelques acteurs peu nombreux ( ce qui est le cas de l'énergie renouvelable au travers de la contribution enr sur nos factures), vers les économies d'énergie, la sobriété, et la consommation responsable.
FACTOR-X
jeudi 19 avril 2012
Energie Eolienne = 0,25% de l'énergie Wallonne !
mercredi 7 mars 2012
When "Der Spiegel" says the EU's Emissions Trading System Isn't Working...
vendredi 17 février 2012
Viand'dévore
J'adore la viande, je dévore le viande, je suis un... carnivore.
Mais pourquoi parle-t'on si souvent de la viande comme d'une des causes du réchauffement climatique?
En moyenne, le belge consomme 120 grammes de viande par jour (voire même 270 selon une récente étude de l'Observatoire Bruxellois de la Consommation Durable (OBCD)) dont
- 46% de viande porcine
- 23% de volaille
- 20% de viande bovine
- 5% de gibier, lapin et cheval
- 2% de viande ovine et caprine
- 5 vaches
- 7 moutons
- 42 cochons
- 891 poulets
- 43 dindes
- 23 lapins
L'impact carbone
Le Dr. Pachauri, président du GIEC, le clamait déjà en 2009 en s'appuyant sur des données 2006 de la Food and Agriculture Organization (FAO) des Nations-Unies: l'élevage intensif du bétail représente 80% des émissions en gaz à effet de serre de l'agriculture planétaire, et donc 18% des émissions engendrées par l'ensemble des activités humaines. Enorme! Et pourtant ce n'est pas tout car de nombreux produits à base de viande sont mis sur le marché sous forme congelée (dépense d'énergie supplémentaire), nécessitent d'être cuits un certain temps à très haute température (re-énergie), quand ils ne sont pas tout simplement gaspillés.
Mais le pire est sans doute à venir car les nations émergentes souhaitent atteindre le standing des pays occidentaux, et donc rêvent de pouvoir se payer de la viande. Un bon burger fait partie des "signes extérieurs de richesse" que de nombreux peuples à l'alimentation aujourd'hui plus simple et variée souhaitent pouvoir afficher.
Les autres impacts environnementaux
A côte de cela, le boeuf, pour toujours parler de lui puisqu'il est le plus polluant des sources de viande, a également d'autres impacts: un kilo de boeuf a nécessité 15.500 litres d'eau avant d'arriver dans notre assiette. Oui, oui: quinze mille cinq cents!
En comparaison, un kilo de porc ne requiert que 4900 litres d'eau virtuelle, un kilo de poulet 3900 litres, et un kilo de riz 3000 litres. La viande entraîne donc aussi une diminution des réserves en eau (dont le prix va continuer d'augmenter), et différentes formes de pollution des nappes phréatiques.
De plus, sous la demande croissante de viande, il faut aggrandir sans cesse les zones de paturâges, en déboisant des forêts ou en empiétant sur d'autres écosystèmes. Les pertes de biodiversité ne cessent d'augmenter en Amazonie et en Afrique sub-saharienne. Et même l'élevage industriel qui garde les bovins dans un territoire très confiné n'enraie pas ce phénomène car il faut bien trouver un endroit pour cultiver le soja qui les nourrit. Outre la dégradation de la nature (la quantité de nitrates rejetée par l'élevage intensif est telle que la pollution atteint aujourd'hui la mer où des espèces d'algue prolifèrent en masse), l'impact social sur les populations locales est également assez prononcé.
Santé
D'un point de vue santé, une étude publiée en 2010 dans les Archives of Internal Medecine a observé pendant 10 ans un demi-million de personnes et noté une mortalité supérieure de 11% chez les hommes et 21% chez les femmes grands consommateurs de viande rouge. Cancer, diabète, obésité sont donc bien plus probable en cas d'excès de protéines animales.
Alors, que faire?
Pas besoin de devenir végétarien du jour au lendemain, limiter les excès est déjà un pas important. Réduire sa consommation de viande rouge, et petit à petit la remplacer par de la viande blanche a un impact immédiat pour la planète, et sans doute aussi pour les artères. Alors cet été, brochettes de poulet au barbecue? En effet, un bœuf est un producteur de viande bien moins efficace qu’un porc ou un poulet. Ces derniers transforment efficacement les grains de leur leur nourriture en viande tout en ne produisant que peu de méthane, ou pas du tout. Cela permet de maintenir leur coût environnemental à un niveau faible.
Transformée en équivalent CO2, les consommations affichées plus haut donnent à ceci:
Et on se rend dès lors compte que chaque fois que 100gr de boeuf sont remplacés dans notre assiette par 100gr de poulet, c'est 2 kilos de CO2 qui ne sont pas émis!
Pour aller plus loin, il est possible de remplacer petit à petit de la viande par des mélanges de légumineuses et de céréales qui, consommées ensemble, apportent un équivalent protéiné à l'organisme. Objectif pour l'été 2013: barbecue de courgettes accompagnées de humus de pois chiches avec du pain complet?
Pour s'entraîner, suivez le guide: http://www.unjoursansviande.be. Une fois qu'on a (re)pris goût à des recettes simples, goutues et végétales, on se demande comment on a pû ignorer cette palette de saveurs aussi longtemps. Et gardons le steak pour les grandes occasions.
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Pour en savoir plus, quelques lectures, et vidéos, avec des approches très diverses:
- Un article du New Scientist repris dans courrier international, avec encore plus de chiffres.
- "Faut-il manger les animaux?" de Jonathan Safran Foer s'interroge sur la suprématie auto-proclamée de l'homme sur le règne animal et pointe une incohérence qui ne manque pas de piquant: comment concilions-nous lea démarche sentimentale, quasi à genoux, devant certains animaux de compagnie avec la manière brutale et sans pitié avec laquelle nous traitons les animaux d'élevage industriel qui servent à nous nourrir...
- "Rundskop", le film du belge Michaël Roskam nominé aux oscars 2012 pour son intrigue dans le milieu des hormones. Vous allez voir, on va parler de la viande jusqu'à Hollywood!
mercredi 25 janvier 2012
EI : Ecologie Industrielle ou Economie Innovante
L’écologie industrielle appelle à rationaliser les processus industriels via quatre mots d’ordre : optimiser, synergie, réutiliser et valoriser.
L’exemple historique de Kalundborg illustre bien l’application de ces préceptes. En réunissant 6 industries, la ville de Kalundborg a montré qu’il était possible d’optimiser les flux industriels en utilisant les flux sortants (déchets) des uns pour les transformer en flux entrants pour d’autres. Le développement d’une telle synergie entre industries différentes met en lumière la façon dont les flux peuvent être valorisés.
Cette initiative prouve que la production n’est pas forcément linéaire mais peut être abordée sous forme de cycle dans une vision systémique, à ce titre on peut donc parler d’écosystème, de symbiose ou de métabolisme. Depuis lors on assiste à la création d’un nombre grandissant de parcs eco-industriels tentant de reproduire ce type de modèle (plus d’une trentaine d’initiatives en France).
Cette définition induit d’autres interprétations/stratégies comme la mutualisation (gestion collective des déchets par exemple), le partage d’équipement ou de ressources, la création de nouvelles activités (vis-à-vis de nouvelles ressources identifiées ou le traitement de sous-produits) ou encore la dématérialisation de l’économie…
Arrêtons-nous sur ce dernier point : parler de dématérialisation de l’économie à travers l’écologie industrielle signifie réduire les flux totaux de matière tout en assurant des services au moins équivalents. Cela revient à augmenter la quantité de service par unité de matière. Ainsi l’on peut parler d’économie de la fonctionnalité. On ne voit plus un produit en tant que produit mais via ce qu’il apporte comme utilité à l’usager, la fonction qu’il remplit.
L’un des exemples le plus connu de l’économie de la fonctionnalité est celui des photocopieurs. Au lieu d’acheteur un photocopieur l’usager peut simplement payer la copie. Ainsi on rémunère l’utilisation et non plus l’objet en lui-même. De même des pneus peuvent être « loués » en fonction du kilométrage effectué plutôt qu’achetés. De cette manière l’industriel aura plus intérêt à fabriquer des produits durables puisque son modèle économique repose sur l’utilisation la plus efficiente de ceux-ci.
Ces exemples représentent un changement de paradigme au regard de l’activité industrielle et de l’économie. Néanmoins ils ne constituent que des exemples et laissent donc une large place à de nouvelles illustrations des idées évoquées ici. (voir notamment l’appel à manifestations d’intérêt de l’Ademe portant sur les « Biens et services éco-conçus et écologie industrielle »).